EXCLUSIF : Afghanistan, les blessés témoignent
L'embuscade du 18 août. Dossier présenté par Frédéric Pons
Le 25-09-2008
Ce
que racontent les paras rescapés révèle une succession d’actes
individuels de courage. Leur professionnalisme a permis de limiter les
pertes et d’infliger des coups terribles aux insurgés.
Lundi
18 août, 9 heures. Une colonne blindée d’une centaine d’hommes est
formée. Elle est composée de deux sections françaises embarquées sur
VAB (véhicule de l’avant blindé), deux sections de l’armée afghane
formées par les Français, douze hommes des forces spéciales
américaines, dont une équipe de guidage aérien. Estimation du
renseignement militaire : « La menace a jusqu’alors été le fait
d’individus ou de petits groupes commettant des actions isolées…
L’insurrection n’y a jamais démontré la capacité ou l’intention de
réaliser des actions coordonnées d’ampleur significative. »
13
heures. Carmin 2, commandée par l’adjudant Gaëtan Évrard, arrive à Sper
Kunday. L’objectif est un col qui culmine à 2 000 mètres, dominé par
des crêtes aux pentes abruptes. La route se transforme en piste, les
blindés doivent stopper, il faut poursuivre à pied.
Les
VAB et leurs mitrailleuses de 12,7 millimètres se placent dans l’axe du
col, situé à 1 500 mètres du village. L’adjudant donne ses ordres.
L’ascension commence.
Adjudant Gaëtan Évrard
34 ans, chef de section, dix-sept ans de service
«
Je passe en colonne dès que le sentier serpente. Vu le barda, la
progression est lente. Il fait chaud. J’ordonne aux chefs de groupe
d’accélérer. » Les hommes portent chacun six chargeurs à 25 cartouches
et le lourd gilet pare-balles. Un para est victime d’un coup de
chaleur. Il reste en arrière avec l’infirmier, un caporal-chef du 2e
régiment étranger de parachutistes. « Je demande aux tireurs d’élite de
me renseigner sur ce qu’ils voient vers l’avant. Rien à signaler,
répondent-ils, en précisant que le premier groupe est à 100 mètres du
col. »
13
h 45, heure H. Dans le dernier lacet, l’enfer se déclenche. En une
seconde, l’air est saturé de détonations, de rafales et d’explosions.
C’est une embuscade. Les réflexes jouent instantanément. « Tout le
monde se jette derrière les maigres rochers qui jalonnent la pente. La
position est précaire, la section est étalée sur plus de 100 mètres, de
bas en haut. Un feu intense laboure la pente pendant près d’un quart
d’heure. » Les paras se fondent aux rochers pour éviter les balles. «
J’ai tout de suite le contact radio avec le groupe de devant.
J’apprends que mon adjoint est blessé, avec deux autres gars. »
Le
bruit est assourdissant. Les impacts au sol soulèvent une poussière
étouffante. « J’essaie de m’abriter derrière un gros rocher avec cinq
paras, dont le radio et le tireur d’élite. D’autres sont à quelques
mètres mais pas visibles. » Le sol est haché par la mitraille. Il est
impossible d’aller chercher les blessés. « Un de mes chefs de groupe
arrive pourtant à me rejoindre. Il est tout blanc, il titube, une balle
dans le ventre. On l’allonge, on lui enlève son pare-balles, son casque
et on lui met un pansement compressif. Des tirs se déclenchent des
crêtes de gauche et de droite. Nous sommes pris entre deux feux. »
Les
paras ripostent du mieux possible mais sans voir les assaillants. Les
rochers fracassés se transforment en autant d’éclats. « J’ai le visage
en sang, d’autres sont criblés aux jambes, aux bras. Le tireur d’élite
réussit à abattre plusieurs silhouettes, furtivement aperçues sur la
ligne de crête. Plus haut, on entend des rafales de Famas. » C’est la
preuve que la section réagit. Les paras se battent. Et bien.
D’en
bas, les mitrailleuses des VAB crachent bandes sur bandes pour contenir
les talibans et permettre à la section de se dégager. Par deux, par
trois ou seuls, les paras isolés entre les rochers se défendent. Ils
rendent coup pour coup, alors que les talibans tentent de se
rapprocher. « Le sergent Cazzaro me crie que l’ennemi est au plus près.
Je perds la liaison avec la section du RMT au village mais je joins le
capitaine à Tora. » Évrard réussira à maintenir la liaison radio : «
Mon capitaine, dépêchez-vous ! Personne n’est plus en mesure de
m’appuyer… Je suis fixé par des feux nourris. C’est Bazeilles ici, mon
capitaine. C’est Bazeilles ! »
H
+ 25 minutes. Évrard a fait une demande d’appui aérien. Dix minutes
plus tard, les avions A10 américains sont sur la zone. L’imbrication
des combattants est telle qu’ils renoncent à tirer. C’est ce que les
talibans cherchaient. Au même moment, un groupement renforcé quitte
Tora.
Évrard
est blessé. « J’ai senti un choc à l’épaule mais j’ai toujours pu
utiliser ma main. Je sentais un picotement mais je n’ai pas regardé
tellement on nous tirait dessus. » Originaire des Ardennes, dur au mal,
le sous-officier est tout entier à son commandement, sous le feu
ennemi. « En fait, j’ai compris que j’étais vraiment bien touché quand
on a pu se dégager. »
Les
tirs deviennent de plus en plus précis. « Nous nous sommes resserrés
car les balles tapaient très près. Ce n’était plus des rafales mais des
tirs de précision. J’ai vu un taleb tué par mon tireur d’élite. Le gars
a glissé le long d’un rocher, son fusil de sniper a suivi. »
Le
poste radio est resté à découvert. Évrard tient le combiné mais le fil
est trop tendu. L’opérateur est occupé à sauver le chef de groupe
blessé. Il alterne désespérément le bouche-à-bouche et un massage
cardiaque. Une balle lui traverse la main. Il se redresse et montre sa
main à Évrard. Le sang coule. « Putain, mon adjudant… » Évrard gronde :
« Attends, tu crois quoi ? Continue le massage. On verra ta blessure
après ! Il m’a regardé avec cet air que je lui connaissais bien, cette
grimace comique d’étonnement qu’il me faisait chaque fois que je
l’engueulais ou qu’il en bavait au stage commando. »
La
radio est toujours à découvert. Les impacts de balles se rapprochent
dangereusement. L’opérateur s’en aperçoit : « Mon adjudant, je vais
chercher la radio. » Il fonce sous le feu et revient avec le poste. «
Il le pose sur mes genoux, sous des tirs redoublés. Les balles claquent
tout près. Alors… il s’est mis devant moi, comme pour me protéger. Il
m’a regardé. C’est à ce moment-là qu’il a été mortellement touché. Je
n’oublierai jamais sa grimace et son petit sourire. » Ce sacrifice
symbolise la formidable cohésion de Carmin 2.
La
position est intenable. Pour couvrir l’adjudant qui parvient à
descendre un peu, les paras organisent une boule de feu en vidant leurs
chargeurs vers la crête. Le tireur d’élite resté près du rocher pour
protéger le départ de ses copains est tué. Avant de mourir, il aura le
temps de murmurer : « J’en ai descendu huit… huit ». Évrard se retrouve
près d’un autre para, resté avec l’infirmier légionnaire qui a le genou
fracassé. Dans le civil, le caporal-chef du 2e Rep avait déjà sauvé
deux personnes. Il sera retrouvé mort, après avoir réussi à mettre à
couvert trois de ses camarades.
H
+ 2 heures et 5 minutes. Carmin 2 a commencé à se replier, appuyée par
des hélicoptères et A10 américains. L’appui va durer une heure. Évrard
arrive à rejoindre les blindés.
20
heures : la nuit est tombée. Les renforts venus de Kaboul sont arrivés.
Quelques paras réussissent à se dégager. D’autres restent entre les
rochers, à faire le coup de feu, seuls dans la nuit. « On économisait
les cartouches car on se battait depuis près de huit heures ! Nous
avions perdu toute notion du temps, saoulés par les tirs… ».
H
+ 8 heures 15, Sper Kunday est sécurisé. Les premiers corps sont
relevés sur les pentes. Le col sera repris au lever du jour et les
accrochages se poursuivront jusque vers 12 heures, ce 19 août. Les
combats ont duré près de vingt heures. Près de 80 rebelles seront tués.
Pendant
toute la durée de l’engagement, l’adjudant Évrard, blessé, a pu garder
le contact radio avec son capitaine et avec ses hommes qui contenaient
les talibans près du col. Il a su aussi diriger le tir des
mitrailleuses lourdes du sergent Andrieux, 600 mètres plus bas. Tous
disent : « On a fait comme on l’a appris à l’instruction ! »
Sergent Romain Andrieux
23 ans, chef du groupe appuis, trois ans de service
Ses
quatre VAB déployés près du village, leurs mitrailleuses de 12,7
pointées vers le col, Andrieux fournit le premier appui feu. « J’ai
désigné les secteurs de tirs à chacun de façon à couvrir l’ensemble des
points hauts. » Il observe à la jumelle. « On voyait la section
progresser par les lacets. Ça montait raide. Le feu s’est déclenché
d’un coup. J’ai aussitôt fait riposter. »
Les
premiers tirs viennent du col mais les VAB d’Andrieux sont aussi pris à
partie. « Les balles s’écrasent au sol et sur les blindés. Une roquette
antichar venue de la droite passe au-dessus de nos têtes et explose un
peu plus loin. En haut, la fusillade monte en intensité. D’autres
roquettes sont tirées mais sans dommage. J’ai assez vite le contact
radio avec l’adjudant Évrard, pour qu’il dirige mes tirs. Même à la
jumelle, je ne vois pas les talebs. »
Le
sergent fait tirer toutes ses pièces. Les rafales de 12,7 balaient les
crêtes. Pour les talibans, Andrieux est un objectif de choix. « Mes
tireurs à la mitrailleuse sont obligés de se poster sur la tourelle
ouverte, la tête et les épaules exposées. Mes pilotes sont à terre,
plaqués aux blindés. Ils ripostent au Famas, mais sans grande
efficacité à cause de la distance. On ne pouvait pas rester longtemps à
la même place car les impacts se rapprochaient dangereusement. Ils sont
vite passés aux tirs de précision. »
Les
impacts soulèvent des nuages de poussière. « Le plus inquiétant, ce
sont les balles qui frappent le blindage et ricochent en miaulant dans
tous les sens. Les tirs ne se sont jamais arrêtés. Quand ça tirait de
la gauche, on basculait du côté droit des VAB et inversement. Une balle
m’a traversé la jambe de pantalon, une autre a coupé la mentonnière du
casque de Gil. »
Les
réserves de bandes de mitrailleuses diminuent. Il faut aller en
chercher, mais à découvert, au VAB resté en protection arrière. Un
Hummer américain s’approche, riposte et donne des caisses de cartouches
aux Français. « Vu qu’on tirait beaucoup, il fallait souvent changer
les caissons sur le toit des VAB. Les pilotes montaient pour le faire,
sans hésitation. Ils comprenaient l’ordre, même si ça tirait plus dès
qu’ils se montraient. On pensait surtout aux copains restés là-haut. »
Au
crépuscule, Andrieux est informé par radio qu’Évrard et quelques
blessés arrivent vers lui. « On tente d’aller à leur rencontre mais il
nous est impossible de dépasser la dernière maison du village : les
tirs se concentraient sur nous. On a fait alors une boule de feu en
tirant de toutes nos armes pour leur permettre de traverser le
découvert et d’embarquer dans les VAB. On n’avait pratiquement plus de
munitions de 12,7. J’avais gardé une demi-bande. Au cas où… »
Première classe Philippe Gros
20 ans, radio-tireur, quinze mois de service
Anglophone,
Gros assure la liaison avec l’interprète afghan qui accompagne le chef
de section. « Au déclenchement du feu, je suis un peu en arrière de
l’adjudant, avec son adjoint. Nous remontons aussitôt à son niveau pour
nous abriter derrière un gros rocher, autour de l’adjudant, pour le
protéger. Lui avait son combat à mener, nous le nôtre. »
Réflexes
professionnels instantanés : les paras protègent leur chef qui rend
compte et coordonne la manœuvre. Ils se répartissent les secteurs de
tir. « On n’a pas riposté immédiatement pour éviter les tirs
fratricides : les autres groupes étaient entre nous et le col. On ne
voyait rien, même pas les copains à quelques mètres. Trop de poussière.
En revanche, les talebs devaient bien nous voir car leurs balles
tapaient très près. Ils nous arrosaient méchant, avec des fusils de
sniper Dragunov. »
Un
gradé quitte le rocher pour se renseigner sur la situation vers le col.
« Il redéboule quelques minutes plus tard. Au moment d’atteindre notre
abri précaire, il est touché au ventre, sous le gilet pare-balles. On
lui prodigue les premiers soins. » L’adjoint part à son tour pour
tenter de dégager les paras coincés plus haut. « Je ne l’ai pas vu
revenir… »
Le
radio continue son massage cardiaque au blessé mais les coups se
rapprochent. « Les talebs changent de place et nous débordent par la
droite. Le blessé est touché une seconde puis une troisième fois. Je
n’avais pas vu que l’adjudant était lui aussi blessé mais on ne voulait
pas l’emmerder avec ça : il avait autre chose à faire. Le capitaine
demandait des comptes-rendus pour pouvoir agir. »
L’opérateur
radio décide de faire écran de son corps devant Évrard. Il est touché.
Le coin devient intenable. « Il fallait partir mais chaque tentative
provoquait une volée de balles. On est resté à trois pour permettre à
l’adjudant de partir. Il était la pièce maîtresse, il fallait qu’il
dégage pour garder le contact radio. Un autre copain est tombé. Il
s’est recroquevillé sur le sol. J’ai voulu foncer pour le mettre à
l’abri mais c’était impossible, le sol était criblé d’impacts devant
moi. On s’est retrouvés bloqués avec Dussaing et Marchand, obligés
d’attendre la nuit. »
Le
petit groupe va s’esquiver en rampant le long des murettes. « Marchand
est blessé, l’épaule démise. Il ne peut pas ramper. Il demande qu’on le
laisse sur place mais on ne veut pas l’abandonner. » La nuit commence à
tomber. « Avec l’obscurité, on s’est dit qu’on allait pouvoir se tirer
mais les talebs ont commencé à descendre vers nous. Marchand balance
une grenade qui en couche quatre ou cinq. » Ils sont repérés, les tirs
reprennent. « Je me suis alors déporté en rampant pour les prendre à
revers. Dussaing lance une grenade pour les obliger à changer de place.
J’en ai vu quatre et j’ai réussi à en avoir deux au Famas. On en a
entendu deux autres parler au talkie-walkie. Après une nouvelle
grenade, plus rien ! On s’est dit : ils sont “caisse”, faut y aller ! »
Au
même moment, surgit un avion A10 américain qui lâche une rafale d’obus
de 30 millimètres, juste au-dessus d’eux. « On a voulu profiter de la
poussière pour se dégager. » Les deux paras s’enfoncent dans la nuit,
par bonds successifs, en évitant la piste matraquée par les tirs. Ils
tombent sur un VAB dans un fossé. « En l’ouvrant, on trouve Hamada. Le
caporal a le bras sérieusement abîmé. L’habitacle est couvert de sang.
Il s’était posé un garrot mais mal. Je le lui refais correctement. On
essaie de sortir le VAB du fossé. Impossible. On reprend le chemin de
l’arrière. » Avant de quitter les lieux, les paras ont la présence
d’esprit de « péter ce qu’il faut » pour que rien d’intéressant ne
tombe aux mains des talibans. « Plus tard, on a su le nombre de tués
chez nous… Mais on sait qu’en face, on en a couché plein. »
Première classe Vincent Paul
20 ans, tireur d’élite, quinze mois de service
Paul
a remplacé le para victime d’un coup de chaleur dans le groupe de tête.
Il se retrouve donc au plus près des insurgés, sur le col. « Dès les
premiers tirs, on s’est plaqué contre la murette de pierres. On était
cinq, recroquevillés au maximum, cernés par les impacts. Les balles
tapaient à vingt centimètres de nos pieds. On a riposté mais on ne
voyait rien. Notre copain qui marchait en tête de la section, plus
haut, était blessé mais hors de vue. »
Les
talibans sont très proches. « Mon voisin me dit qu’il a repéré une tête
entre des cailloux. Dans la lunette de mon fusil, j’aperçois une petite
meurtrière faite de pierres plates. Derrière, une ombre qui bouge. Je
tire, hausse 600, mais sans voir l’impact. Je corrige : 400 mètres, paf
! Je tape dedans. Tout le monde tirait, Hamada a balancé une grenade à
fusil. On ne pouvait se montrer que quelques secondes à découvert car,
en face, ils nous alignaient vite. C’est au bout d’une heure et demie
qu’on a vraiment ramassé. »
Les
talibans tentent de prendre les paras en enfilade par la droite. « En
trois secondes, tout le monde a été touché. Les blessés gémissaient en
essayant de se faire le plus petit possible. Le seul salut était de
passer la murette. On a tous plongé en paquet et on s’est abrité
derrière deux gros rochers. Le caporal-chef Grégoire a fait une piqûre
de morphine à Weatheane. Les autres se soignaient comme ils pouvaient. »
Les
balles ricochent, les valides ripostent sans arrêt. « On était huit,
trop nombreux derrière ces rochers. Il fallait dégager de là. Le
sergent est parti avec un autre pour essayer de rejoindre l’adjudant.
Avec Weatheane et Garabedian, on a rejoint un petit talweg qui semblait
mener au village. On a progressé par bonds, car on était tiré tout le
temps. Le caporal-chef avait le bras en bouillie, il souffrait
beaucoup. »
Le
combat ne faiblit pas : explosions, rafales, fumées, poussière, toute
la montée vers le col est sous le feu, les VAB en appui aussi. Les
mitrailleuses françaises arrosent quand même les crêtes. « J’ai vu des
A10 arriver de la vallée et remonter la pente à basse altitude, en
tirant sur les insurgés mais juste dans notre axe. Il faisait sombre,
j’avais peur qu’ils nous touchent. J’ai pris une petite lampe et lancé
plusieurs SOS : trois points, trois traits, trois points. À un moment,
l’avion est passé en latéral. J’ai vu la silhouette du pilote. Il m’a
fait des signaux avec une lumière rouge. Il avait compris. »
Soulagement.
Il
faut continuer à descendre. À l’approche de la première maison, Paul
voit des silhouettes. « À la forme des casques, j’ai compris que
c’était des Français. “Eh les gars, c’est moi, Paul !” Ils se sont
aussitôt postés. J’ai répété plusieurs fois mon nom, puis on m’a
répondu : “Carmin 2 ?” Je me suis approché et j’ai reconnu le
lieutenant de Carmin 3. » Grâce à Paul, le caporal-chef blessé sera
récupéré, d’autres renseignements seront fournis.
Durement
éprouvée, Carmin 2 a été rapatriée à Castres. Pour la relève, les
volontaires du 8e RPIMa ont été très nombreux. La 1re section de la 3e
compagnie a été désignée. Commandée aussi par un adjudant, un “fils du
8”, arrivé simple parachutiste en 1990, cette section est maintenant à
Kaboul. La mission continue pour ce régiment soudé comme jamais par
l’épreuve.
Enquête de Jacques Antoine
Nota
Ces témoignages ont été expurgés de tout renseignement exploitable par
les talibans. Par respect pour les familles, certains noms et incidents
n’ont pas été reportés. Cette enquête exclusive a été conduite en
partenariat avec “le Journal d’ici”, l’hebdomadaire de Castres.